Le centre ressource "enfance famille école" de l’Isère, dispositif porté par l’association ADATE, a pour objet de soutenir les actions visant la prévention des discriminations dans le champ éducatif et l’égalité d’accès au savoir et à l’éducation.
Le jeu est la forme la plus élevée de la recherche. Albert Einstein
Loin de l’« indifférence aux différences » dénoncée naguère par la sociologie critique, le système scolaire et ses différents professionnels seraient désormais très largement acquis à la prise en considération, à la reconnaissance, voire à la promotion des différences et de la diversité, et seraient ainsi mieux disposés et mieux outillés pour œuvrer à plus d’égalité. Pourtant, rien n’est moins sûr, et les recherches que l’on présentera dans cette communication montrent que l’on peut voir coexister, dans l’ordinaire des classes, des modes renouvelés ou récurrents d’« indifférence aux différences » et des modalités d’adaptation aux différences (réelles ou supposées) entre élèves qui sont bien loin d’aller dans le sens de la réduction des inégalités d’apprentissage, mais aboutissent au contraire à entériner et renforcer ces inégalités en différenciant les tâches, les apprentissages et les univers de savoirs que peuvent réaliser, construire et fréquenter les différents types d’élèves. Ces processus de différenciation qui, dans l’ordinaire des classes, au cœur des dispositifs et des idéologies pédagogiques contemporains, contribuent au jour le jour à la fabrique des inégalités scolaires, sont faits de logiques hétérogènes que le travail théorique et les concepts proposés par Basil Bernstein permettent selon nous de décrire et d’analyser de manière extrêmement féconde pour faire que les différentes disciplines de recherche en éducation puissent non seulement se rencontrer mais s’interroger et s’enrichir mutuellement.